Vos Placards vous Accusent : L’Envers Écologique du Fast Fashion

par | Août 20, 2024 | Science

L’impact environnemental des matières premières et de la production textile

Les dessous peu reluisants de l’industrie de la fast fashion sont alarmants. Cette philosophie de la mode rapide implique une production de vêtements à faible coût, souvent avec des matériaux de piètre qualité. Or, la production textile est l’une des plus polluantes au monde. Le coton, par exemple, nécessite des quantités astronomiques d’eau pour la culture et la teinture. En moyenne, il faut environ 20 000 litres d’eau pour produire un seul kilogramme de coton, soit l’équivalent d’un t-shirt et d’un jean. En plus de cela, les pesticides et les produits chimiques employés dans la culture du coton endommagent gravement les sols et les écosystèmes locaux.

D’autres matières comme le polyester, fait à partir de pétrole, relâchent des microplastiques à chaque lavage en machine, polluant nos océans. Selon une étude de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 35% des microplastiques présents dans l’océan proviennent des fibres textiles synthétiques.

La surproduction et la gestion des déchets textiles

La surproduction est une autre facette sombre de ce secteur. Les grandes marques de fast fashion lancent de nouvelles collections toutes les semaines, incitant les consommateurs à acheter des vêtements bon marché en permanence. Résultat ? Des montagnes de déchets textiles, car les vêtements achetés sont souvent rapidement démodés ou de mauvaise qualité, et finissent à la poubelle. En Europe, ce sont environ 4 millions de tonnes de déchets textiles qui sont générées chaque année, selon l’Agence Européenne pour l’Environnement. Seulement 1/4 de ces déchets sont recyclés.

Nous devons cesser de nous laisser berner par ces offres alléchantes qui cachent un coût écologique colossal. Moins acheter mais mieux acheter pourrait être un mantra à adopter. Opter pour des vêtements de qualité qui durent plus longtemps, ou acheter d’occasion sont des premières étapes vers une garde-robe plus durable.

Initiatives et mouvements vers une mode plus durable et éthique

Heureusement, il y a des lueurs d’espoir. Des marques commencent à se démarquer en innovant pour une production plus respectueuse de l’environnement. On trouve par exemple des initiatives comme les certifications GOTS (Global Organic Textile Standard) pour le coton bio, ou encore le recyclage des textiles en boucle fermée, comme le fait la marque de sportswear Patagonia.

Des mouvements à portée citoyenne voient également le jour. Le mouvement slow fashion encourage à consommer moins mais mieux. Des plateformes comme Vinted ou Le Bon Coin facilitent la revente de vêtements d’occasion, prolongeant ainsi leur durée de vie et réduisant la quantité de déchets textiles.

Certaines entreprises vont encore plus loin en récupérant les vêtements usagés pour les recycler et créer de nouvelles pièces. H&M a ainsi lancé une initiative de collecte de vêtements usagés dans ses boutiques. Pourtant, ces initiatives doivent encore être étendues pour avoir un réel impact global.

Les dessous sales de la fast fashion nous imposent de repenser notre manière de consommer la mode pour protéger la planète.