Du marché noir au blanchiment : Les rouages de l’économie clandestine
Quand on parle d’économie souterraine, beaucoup d’entre nous nous imaginent des transactions illégales, effectués dans des coins sombres. C’est bien plus complexe et large que cela. Cela comprend le marché noir bien sûr, place de choix des activités illégales où s’échangent drogue, armes et autres biens prohibés. Mais cela va au delà de ces activités clandestines. Il s’agit de toutes les transactions qui échappent aux radars des autorités fiscales, allant du travail au noir jusqu’au blanchiment d’argent sale.
Évaluation de l’impact de l’économie souterraine sur les économies officielles
L’économie parallèle a un impact non négligeable sur les économies officielles. Nous ne pouvons rester passifs à cette influence qui érode les bases de nos sociétés. La perte de revenus pour l’Etat est conséquente, fuir ou contourner les impôts prive les gouvernements de ressources indispensables pour assurer leurs missions. Autre conséquence, la concurrence déloyale que subissent les entreprises « en règle » qui voient leur compétitivité entravée par ceux qui échappent aux charges.
Des moyens pour lutter contre ce phénomène : les techniques de contrôle et de sanctions efficaces.
Face à ce phénomène global, quels sont nos moyens d’actions ? Il ne faut pas se leurrer, les techniques de contrôle que nous possédons restent encore insuffisantes. Plusieurs pistes sont en cours d’exploration ou déjà en action. Renforcer les échanges d’informations entre pays est l’une d’elles. Inciter à la régularisation fiscale en est une autre, tout comme durcir les sanctions. Dans un monde de plus en plus globalisé et numérique, nous avons l’obligation de moderniser nos outils de contrôle.
Mais nous ne devons pas oublier qu’au delà des controles plus stricts, il faut aussi travailler sur les causes profondes de l’économie souterraine. Pauvreté, manque d’opportunités, corruption… Le fléau de l’économie souterraine nous rappelle que ces problèmes de société devraient être au centre de nos attentions.
Le phénomène de l’économie clandestine n’est pas à prendre à la légère. Selon les estimations du Fonds Monétaire International en 2017, elle représentait entre 6 et 9% du PIB mondial. Une réalité qui nous pousse à repenser nos idées reçues et à adapter nos outils de lutte.