Méthodologies des banques pour l’évaluation des risques environnementaux
Avant de financer des projets, les banques doivent évaluer les risques environnementaux. Souvent, elles utilisent des méthodologies bien établies, telles que les normes de performance de la Société Financière Internationale (SFI) ou les Principes de l’Équateur. Ces œillères leur permettent de juger si un projet est durable ou non.
Les banques scrutent plusieurs éléments :
- Impact sur la biodiversité : Quels écosystèmes seront affectés ?
- Émissions de gaz à effet de serre : Le projet augmentera-t-il la pollution ?
- Consommation de ressources naturelles : Consommation d’eau, exploitation des sols, etc.
Nous remarquons cependant que ces évaluations ne sont pas toujours exhaustives. Les critères peuvent être détournés ou interprétés de manière laxiste pour faire passer des projets contestables. Parfois, nous avons le sentiment que seules les apparences comptent.
Cas d’études : Projets financés et leurs impacts écologiques
Prenons exemple sur quelques projets récents :
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Pipeline TransMountain : Financé par des géants bancaires nord-américains, ce pipeline doit transporter du pétrole brut du Canada à la côte Ouest. Résultat : des milliers d’hectares de forêt sont rasés, et les risques de marées noires augmentent.
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Centrale à charbon de Thar au Pakistan : Malgré les promesses de réduire les émissions de CO2, certaines banques financent encore ces installations polluantes, soutenant ainsi l’exploitation de charbon, une source d’énergie des plus nuisibles.
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Déforestation en Amazonie : Plusieurs banques internationales sont accusées de financer des entreprises liées à la déforestation de l’Amazonie pour l’exploitation agricole. Environ 17 % de cette forêt a disparu en un demi-siècle.
L’impact de ces projets est immense, et nous ne pouvons que constater que les enjeux financiers prédominent sur les préoccupations écologiques.
Initiatives pour une finance durable : vers une nouvelle ère bancaire ?
Les banques commencent cependant à prendre conscience de leur rôle et de leur responsabilité en tant qu’acteurs majeurs de l’économie mondiale. Diverses initiatives visent à tracer un chemin vers une finance durable :
- Principes de l’Équateur : Un cadre de gestion des risques environnementaux et sociaux que certaines banques adoptent pour limiter l’impact de leurs financements.
- Green Bonds : Obligations vertes permettant de lever des fonds dédiés à des projets environnementaux et climatiques.
- Segmentation des portefeuilles : Les banques identifient et favorisent les projets écoresponsables pour intégrer progressivement ces critères dans leurs offres.
Nous recommandons vivement que ces initiatives se durcissent et que les politiques internes des banques en matière de durabilité deviennent non seulement des promesses, mais bien des réalités tangibles. Les consommateurs aussi peuvent agir, en choisissant des banques éthiques, pour pousser le secteur à évoluer plus rapidement.
Les chiffres sont sans appel : selon Rainforest Action Network, les 60 plus grandes banques du monde ont injecté plus de 3,8 trillions de dollars dans les combustibles fossiles depuis l’Accord de Paris en 2015. Cela montre bien l’ampleur des défis à venir.
Malgré cela, des efforts sont enclenchés pour diriger les flux financiers vers des initiatives plus responsables et ainsi bâtir un avenir plus compatible avec les enjeux climatiques actuels.