L’énigme des start-ups surendettées qui continuent d’opérer
Le phénomène des start-ups zombies est bien là. Des entreprises surendettées, à peine capables de subvenir à leurs propres besoins, continuent de hanter le marché. On pourrait penser qu’elles s’effondreraient inévitablement sous le poids de leurs dettes, mais non, elles s’accrochent. Ce miracle économique, ou plutôt cette anomalie, s’observe de manière récurrente dans les écosystèmes d’innovation.
Selon un rapport de la Banque de France, près de 4 % des entreprises en France en 2021 peuvent être classées dans cette catégorie. En dépit de leurs pertes financières perpétuelles, elles survivent grâce à une série de facteurs opaques et entremêlés.
Les raisons économiques et sociales de la survie de ces entreprises
-
Faible coût de l’argent : Les taux d’intérêt historiquement bas ont rendu plus facile pour ces entreprises d’accumuler une dette sans être terrassées par les charges financières.
-
Soutien des investisseurs : Parfois, des investisseurs voient un potentiel non réalisé et continuent à injecter des fonds. C’est comme un pari risqué, mais l’espoir d’un retour sur investissement énorme peut valoir le coup.
-
Protection sociale et aides gouvernementales : Plusieurs pays offrent des mesures de soutien qui permettent à ces entreprises de maintenir l’emploi, même en l’absence de rentabilité. Ce soutien est certes louable sur le plan social.
Cela soulève une question : jusqu’où peut-on subventionner l’échec avant que cette bulle ne n’éclate ? Le marché, dans une certaine mesure, refuse de laisser ces entreprises mourir, craignant peut-être les répercussions économiques et sociales d’une telle extinction.
Quelles leçons pour les futurs entrepreneurs et investisseurs ?
Lorsqu’il s’agit de lectures financières, l’histoire de ces start-ups zombies est à prendre comme un avertissement. Pour les entrepreneurs, l’écueil est de céder à une croissance non soutenable par l’économie réelle. Les faux espoirs peuvent se transformer en dettes qui rongent les assises de leur projet initial.
Les investisseurs doivent garder les pieds sur terre et se fier aux fondamentaux de l’entreprise avant de s’engager trop loin. Voici quelques recommandations pour les futurs entrepreneurs et investisseurs :
-
Mettre l’accent sur la rentabilité dès le premier jour, plutôt que de compter exclusivement sur de futures injections de fonds.
-
Évaluer la viabilité à long terme du modèle d’affaires et s’assurer qu’il correspond à des besoins réels du marché.
-
Être prudent avec l’endettement et bien comprendre les implications de diversifier le financement.
Nous pensons que, pour poser un jalon stable, le secret réside dans une gestion prudente des ressources et un tempérament aussi innovant que pragmatique. Multiplier les expérimentations économiques semble attendre la prochaine vague de startuppers.
Il est crucial d’avoir un bon plan d’affaires, soutenu par un financement solide et des objectifs réalistes. Si les start-ups zombies fournissent bien une leçon, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour retourner à la planche à dessin et reconsidérer la stratégie de croissance à adopter.