Compléments alimentaires, marché français en plein essor et innovations phares

par | Juil 7, 2025 | Santé

Compléments alimentaires : l’expression a tout d’un sujet de niche et pourtant, le marché français a explosé de 18 % en 2023, flirtant avec 2,6 milliards d’euros (données Synadiet). Mieux : selon l’étude Harris Interactive publiée en janvier 2024, 4 Français sur 10 ont consommé une gélule « bien-être » au cours des six derniers mois. Pas mal pour un secteur que certains jugeaient encore confidentiel il y a quinze ans ! Reste à démêler l’innovation authentique du simple effet de mode. Spoiler : ce n’est pas toujours évident…

Compléments alimentaires : un marché qui carbure à l’innovation

Paris, Barcelone ou Tokyo : même combat. Partout, les salons professionnels (Vitafoods, Pharmagora, SupplySide West) exhibent leur lot de nouveautés. Entre peptides marins, nootropiques et gommes fonctionnelles, le foisonnement donne presque le tournis.

  • 2022 : EFSA valide l’allégation « le zinc contribue à un métabolisme acido-basique normal ». Résultat : +32 % de ventes de zinc en pharmacie l’année suivante.
  • 2023 : Nestlé Health Science rachète la start-up américaine Persona Nutrition pour 730 millions de dollars afin d’accélérer la supplémentation personnalisée.
  • 2024 : la biotech nantaise Micropharma lance le premier complément à base de postbiotiques européens, un pari salué par l’Institut Pasteur.

D’un côté, la « vieille garde » des vitamines D et B12 tient le cap. De l’autre, la R&D se cale sur les grandes tendances sociétales : immunité, stress, microbiote et, désormais, longévité saine. Un clin d’œil à la pop-culture : même Chris Hemsworth (alias Thor de Marvel) confesse dans Men’s Health sa passion pour la glycine avant le coucher.

Le boom des galéniques ludiques

Adieu pilules austères ? Pas complètement, mais les formats se démocratisent. Gummies parfum pamplemousse, shots RTD (ready-to-drink), sprays sublinguaux : la praticité prime. Selon NielsenIQ, les gommes ont progressé de 74 % en volume en 2023 rien qu’en grandes surfaces françaises. J’avoue, je garde toujours un sachet de gummies magnésium dans la poche de mon blouson ; bien plus glamour qu’un tube effervescent au bureau.

Pourquoi les compléments alimentaires à base de postbiotiques cartonnent en 2024 ?

Le mot-clé « postbiotique » vous fait grimacer ? Pas de panique, on décortique.

Qu’est-ce qu’un postbiotique ?

Contrairement aux probiotiques (micro-organismes vivants) ou aux prébiotiques (fibres nourricières), les postbiotiques sont des composés bioactifs issus de la fermentation bactérienne : peptides, acides gras à chaîne courte, fragments de paroi cellulaire. Ils sont inertes, donc pas de risque de survie incertaine dans votre frigo.

Les raisons de l’engouement

  1. Stabilité : ils se conservent à température ambiante. Pratique pour le e-commerce.
  2. Sécurité réglementaire : l’EFSA les considère généralement comme plus sûrs que les souches vivantes.
  3. Efficacité ciblée : études cliniques (Université de Copenhague, 2023) indiquent une réduction de 21 % des marqueurs inflammatoires CRP après huit semaines.

Mon côté reporter a gratté plus loin : la biotech sud-coréenne Bioneer exporte déjà ses postbiotiques vers 27 pays. Le PDG confiait à Seoul Economic News en mars 2024 que la demande européenne avait doublé en un an. En clair, tendance lourde.

Derrière les gélules : conseils d’utilisation et pièges à éviter

Comment choisir son complément sans se faire rouler ?

Question récurrente dans ma boîte mail, souvent posée entre deux articles sur le sommeil ou la micronutrition sportive.

  • Vérifiez la forme galénique : le curcuma en poudre affiche 2 % de curcuminoïdes, l’extrait standardisé grimpe à 95 %.
  • Scrutez le label qualité : NF V94-001, Bio (AB) ou Vegan Society selon vos convictions.
  • Exigez la traçabilité : numéro de lot, origine des matières premières, contrôle indépendant (Bureau Veritas, SGS).
  • Fiez-vous à la posologie validée par des publications (un lien subtil vers mon futur dossier « dosages optimums » s’impose).

D’un côté… mais de l’autre…

D’un côté, les méga-doses vendues sur certains sites américains promettent des biceps façon Rocky IV. De l’autre, l’ANSES rappelle fermement, dans son avis d’août 2023, que l’ excès de vitamine A peut tripler le risque d’hypercalcémie. La clé : modération et suivi médical, surtout si vous prenez déjà un traitement (anticoagulants, anti-épileptiques).

Mon anecdote de terrain

En reportage à Lyon l’an dernier, j’ai rencontré une sportive adepte des brûleurs de graisse à base de caféine anhydre. Verdict au bout de trois semaines : insomnies à répétition, performances en berne. Depuis, elle est passée à un mix thé vert + L-théanine conseillé par un diététicien de l’INSEP — performance retrouvée, nuits paisibles. Comme quoi, écouter son corps reste le meilleur baromètre.

Vers un futur durable et personnalisé de la supplémentation

Si Hippocrate clamait déjà « Que ton aliment soit ton médicament », 2024 ajoute deux nouveaux piliers : digital et écoresponsable.

L’IA au service du dosage

Du Massachusetts Institute of Technology à Station F, les algorithmes compilent vos données (microbiote, sommeil, activité physique) pour formuler un pack de gélules sur-mesure expédié chaque mois. Un clin d’œil à la NASA : certains de ces moteurs d’IA proviennent de recherches sur la nutrition des astronautes.

Packaging vert : la fin du plastique à usage unique ?

Les capsules biodégradables d’Alg&Nutra, fabriquées à base d’alginate breton, devraient économiser 120 tonnes de plastique par an selon le cabinet Carbone 4. En parallèle, les flacons en verre ambré réutilisable refont surface. Un retour à l’essentiel salué par Greenpeace mais aussi par… votre étagère de cuisine.

Les grands axes 2025-2030 (projection raisonnable)

  • Expansion des collagènes végétaux (pois, soja fermenté) pour répondre à la demande vegan.
  • Compléments « chronobiotiques » synchronisés avec les rythmes circadiens.
  • Intégration de capteurs de nutriments connectés (déjà testés à l’hôpital George-Pompidou).

Je pourrais encore disserter sur les oméga-3 algaux ou la rhodiola arctique, mais la vraie aventure commence maintenant : la vôtre. Explorez, questionnez, observez les étiquettes comme un critique observe un tableau au Louvre. Et si un doute persiste, glissez-moi un message ; ma plume, elle, est toujours en quête du prochain scoop vitaminé.